Le Salon de Mai "Au lendemain de
la Libération, le Salon de Mai groupait, pour sa première manifestation à
la Galerie Maurs, des artistes se rattachant à peu près exclusivement à ce
que l'on appelait alors la jeune peinture. Depuis, il
s'est étendu, ses portes se sont assez largement ouvertes aux abstraits et
les salles du Palais de Tokio lui sont devenues nécéssaires. Bon
nombre d'exposants du Salon de Mai 1950 sont animés du désir de donner à
leurs oeuvres un contenu humain. Ils y parviennent parfois. Aussi,
convient-il de signaler un ensemble de bonnes toiles et tout
particulièrement les deux envois -sur lesquels je reviendrai- de Pignon et
d'ORAZI... La nature morte de Buffet a des qualités de couleur et
de matière qui font ordinairement défaut à ses compositions. Deux
grandes toiles, l'une claire de Manessier, l'autre aux bleus profonds de
Singier se font face. Egalement intenses, elles traduisent toutes deux
une émotion réelle... Pour terminer, je voudrais m'arrêter devant les
toiles de Pignon et d'ORAZI. Non seulement pour leur qualité, mais surtout
pour ce qu'elles apportent de nouveau... Exprimer une scène heurtée
et tragique, aux nombreux personnages, y mettre une unité humaine et
plastique, telle est la difficulté qu'ORAZI a affrontée dans <<Rome Ville Ouverte>>.Telle est la difficulté qu'il a vaincue. <<Rome Ville Ouverte>> ne doit pas être considérée comme une peinture de
chevalet: il faut l'imaginer aux dimensions du mur. ORAZI est aujourd'hui
un authentique et peut-être unique fresquiste, capable d'aborder la grande
peinture d'histoire. Sa toile nous livre des éléments nouveaux: le
mouvement et le sens du groupe humain. Se rend-on compte de la richesse de
cet apport ?..."
Jean-Pierre *
Citation de: Les Lettres
Françaises, <<Les Arts>>, Mai-Juin 1950. * Jean-Pierre
Pietri
Cette peinture d'ORAZI a été reproduite dans cet article
de Jean-Pierre. |
"...In conclusion, I would like to pause upon the paintings of Pignon
and ORAZI. Not only for their quality, but above all for what they
contribute as new… Expressing a hurt and tragic scene, placing human
and plastic unity in it, this is the difficulty ORAZI faces in
<<Rome Ville Ouverte>>. This is the difficulty he has
conquered. <<Rome Ville Ouverte>> should not be considered
like an easel painting: it should be considered in wall dimensions. Today,
ORAZI is an authentic and perhaps unique fresco painter, capable of
nearing the great paintings of history. His painting gives us new
elements: the movement and the sense of the human group. Do we realize the
richness of this contribution?…”
Jean-Pierre Pietri*
Quotation in: Les Lettres Françaises,
<<Les Arts>>, May-June 1950. * Jean-Pierre
Pietri
This painting of Master ORAZI is reproduced in the quoted french review
in a large size.
|