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" Comment
parler de ce seigneur-ami inoubliable?
Comment exprimer la vitalité de son intelligence et la force vulnérable
de sa cuirasse de dérision? Comment expliquer sa manière de toucher
au vif en portant aux nues, ou d'exalter à coups de bistouri? Comment
dire la force poétique et diabolique de sa parole? ...Sa fureur de vivre
et son inaptitude à la vie quotidienne?...
Comment parler de la beauté corrosive de ses écrits? . <<Stracco>>
son frère sur-fatigué. <<Stracco>>,
le livre-merveille d'un homme exténué par la vie, et toujours en train
de mordre dedans avec volupté?...
Séduisant, éblouissant, conquérant de tout le monde autour de lui...
Peintre peintrissime...Une seule aventure, la peinture, le revendiquait
tout entier. La peinture était son mode de vie, son maître et son tortionnaire.Son
interrogation et sa respiration...peinture sensuelle et sévère, débridée,
maîtrisée, raffinée, nourrie par une prodigieuse culture de l'art...
Toujours meurtri, toujours vainqueur, cet homme envoûtant et intraitable
est monté de plus en plus haut dans la tristesse et la noblesse de son
caractère. Jusqu'à cette phrase qui le peint: <<Je
suis tellement dans l'art que je ne suis plus vaniteux. Le juge c'est
l'art.>>.
Je suis de ceux qui ont connu, encaissé, admiré, attaqué
ORAZI...J'ai le privilège d'être parmi ceux qui ont aimé
ORAZI, et qui l'ont eu pour ami."
Hélène Parmelin
Texte tiré du carton d'invitation à l'exposition
post mortem des dernières oeuvres de l'Artiste, la série de la Ligne
Circulaire et des Têtes-Paysages, organisée à Paris en Février 1980
à la Galerie 222.
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"How
to speak about this unforgettable lord-friend? How to express the vitality
of his intelligence and the vulnerable force of his armor of derision?
How to explain his way of touching the quick of the nudes, or exalting
the scalpel? What can be said about the poetic and diabolical force
of his words? ...His fervor for living and his ineptitude in daily life?...
How to speak about the corrosive beauty of his writings? . <<Stracco>>
his over-tired brother. <<Stracco>>, the book-marvel of
a man exhausted by life, and always biting inside with voluptuousness?...
Seductive, shining, conqueror of the entire world around him... Most
excellent painter...Only one adventure, painting, will completely revenge
him. Painting was his way of life, his master and his torturer. His
questioning and his breath
painting at the same time sensual,
unleashed, tortured, refined, nourished by a prodigious culture of art...
Always downtrodden, always the winner, this enveloping and untreatable
man went to the peaks in his sadness and nobility in his character.
To this phrase, which depicts him: <<I am so much into art that
I am no longer vain. The judge is the art.>>.
I am one
of the few who knew, embraced, admired and attacked ORAZI...I
have the privilege of being among those who loved ORAZI, and
had him for a friend."
Hélène
Parmelin
Text drawn
from an invitation to the post-mortem exposition of the Artists
last works, the Circular Line and Head-Landscape series, organized in
Paris in February 1980 at the Galerie 222.
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