"On commence enfin, aujourd'hui, après cinquante ans d'art non figuratif et surtout depuis l'avènement de l'Informel, à ne plus regarder un tableau comme une anecdote racontée avec un pinceau ou une belle composition plus ou moins décorative de lignes et de couleurs...

C'est pourquoi, pour certains peintres plus soucieux d'être vrais... que de créer des beaux objets d'un heureux effet sur les murs d'un salon, il n'est point besoin de cuisines compliquées et d'une profusion d'éléments. Il leur suffit d'animer, de faire vibrer d'une certaine manière, avec un peu de couleur, ce milieu fluide, mouvant, ce morceau d'espace sensible qu'on appelle une toile, pour susciter cet événement capital, qui fait le rare mérite du travail d'ORAZI: l'apparition d'une PRÉSENCE.

 

Michel COURTOIS

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ORAZI (Galerie 7)
" ...Comme une orchestration, dirigée avec ampleur et simplicité dans le développement de son thème général, la peinture d'ORAZI se déploie dans le mouvement créé par l'appropriation d'une lumière à la couleur qu'elle est chargée de faire vivre. Exprimée par des modulations, des frémissements, d'imperceptibles interventions, en effet, cette appropriation suscite de lentes et courbes manifestations dynamiques comme des ondulations. Rien de heurté ni de brutal dans cet art d'une remarquable unité où chaque toile est organisée chromatiquement autour d'une dominante jaune, grise, etc.. Matérialisant l'impondérable avec une infinie délicatesse et fixant les perturbations les plus fugitives de la lumière, ces compositions figurent le triomphe de la sensibilité optique et spirituelle sur l'opacité du monde..."

Denys CHEVALIER

Citation de: Aujourd'hui Art et Architecture, <<Les Expositions>>, Mai 1961.